MRF Actualités MC
Le nouveau bulletin de nouvelles sur les matières résiduelles fertilisantes
Par Marc Hébert, M.Sc., agr.
Édition de Septembre 2018, vol. 1, no 3

En manchettes
• Petite histoire des biosolides – partie 2;
• Future norme BNQ sur les digestats ?
• Recyclage des boues et GES;
• À votre agenda !
1- Petite histoire du recyclage des biosolides municipaux au Québec Partie 2 : de 2005 à aujourd’hui
Marc Hébert, Vecteur Environnement, septembre 2018. En ligne sur le site de NEBRA
https://static1.squarespace.com/static/54806478e4b0dc44e1698e88/t/5b884616562fa757e5333a31/153 5657499390/Hebert-petitehistoiredesbouespartie2-Vecteurenvironnement-sept2018.pdf
« À cette époque, les taux de valorisation par épandage direct et par compostage demeuraient limités, mais stables. Toutefois, la vague de controverses sur les matières organiques qui a suivi a mis en péril non seulement l’épandage agricole des biosolides, mais aussi l’industrie du compostage. Tour d’horizon des événements, de 2005 à aujourd’hui […] Si tout va pour le mieux, la prochaine grande contribution au recyclage des biosolides viendra probablement de la Ville de Québec. En 2022, on prévoit que les quelque 95 000 tonnes de boues actuellement incinérées chaque année seront alors traitées dans une nouvelle usine subventionnée […] »
Remerciements : à Caroline Sanchez-Valero, Véronique Philibert, Sophie St-Louis, Édith Mercier, Denis Potvin, Michel S. Cournoyer, Guy Gagnon, Sébastien Hue et Marc-André Desjardins pour leur aide dans cette série d’articles.
Photo : La photo de la page 1, par Édith Mercier (Englobe), tirée de l’article, montre les biosolides municipaux de Laval séchés thermiquement. Le Granmix est certifié conforme par le BNQ depuis plusieurs années. La certification indépendante par le BNQ favorise l’acceptation sociale et simplifie la gestion.
Erratum : en première page de l’article, il faut lire Montérégie Ouest (et non Est).
2- Future norme BNQ sur les digestats ?
En 2016, plusieurs organismes impliqués dans des projets de biométhanisation ont demandé au Bureau de normalisation du Québec (BNQ) d’établir une nouvelle norme sur les digestats, afin d’en favoriser l’épandage. Le financement aurait été obtenu et les travaux de normalisation pourraient débuter d’ici la fin de 2018. C’est à espérer, car la publication d’une nouvelle norme peut prendre de 2 à 3 ans, et la certification d’une nouvelle MRF requiert ensuite plusieurs mois. Il faudra donc attendre au moins jusqu’en 2021 ou 2022 avant de voir paraître des digestats certifiés BNQ.
Une des premières questions auxquelles devra répondre le comité de normalisation concerne le nom du produit. Le mot digestat, dérivé de l’expression digestion anaérobie, n’est pas idéal pour ce qui est du marketing. Des suggestions ?
Rappelons que l’épandage des digestats de biosolides municipaux n’est pas nouveau : Gatineau les recycle depuis près de 30 ans ! Ce qui est plus nouveau, par contre, est la codigestion (SaintHyacinthe) et la digestion d’autres types de résidus (Rivière-du-Loup). L’épandage des digestats en agriculture est fait généralement selon un avis de projet signé par un agronome… en attendant la certification BNQ !
3- Recyclage des boues et GES
Le 9 août dernier se tenait une conférence à l’Université McGill intitulée « Management Strategy for Nutrient Use Efficiency and Greenhouse Gas Emisssion Reduction from Biosolids Amended Soils ». Plusieurs présentations (en anglais) ont traité de la façon de mieux recycler les biosolides pour optimiser la valeur fertilisante azotée et réduire les émissions de GES au champ. Pour consulter les résumés de conférence :
https://drive.google.com/drive/folders/1n8gduBA39MNX95Q3GCbiKuFEMQ _5glC0
(Merci à France Pellerin d’Andana pour cette information ! Si l’url ne fonctionne pas, copier-coller dans votre navigateur).
Cela constitue bien sûr un progrès que la recherche porte de plus en plus sur les aspects positifs de l’épandage des boues, comme l’optimisation de la fertilisation, la séquestration du carbone et la réduction des émissions de N2O. Cependant, on oublie souvent que le principal gain GES de l’épandage des biosolides municipaux (et papetiers) ne consiste pas d’abord en la séquestration de carbone dans les sols, mais dans le fait d’éviter leur élimination en LET et LES (émissions de méthane, CH4) ou à l’incinérateur (émissions d’oxydes nitreux, N2O). Voir à ce sujet une publication présentée en France en 2012 :
http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/matieres/articles/boues-municipalespol.pdf
4- Saviez-vous que … ?
√ Les boues municipales sont beaucoup plus riches en azote que les résidus de table.
√ Leur compostage, s’il est mal géré pour ce qui est de l’aération, peut entraîner des émissions importantes de GES sous la forme de N2O.
√ La biométhanisation des boues réduit ces pertes et conserve l’azote sous une forme plus disponible que le compost.
Bonne saison estivale !
Marc Hébert, M.Sc., agr.
Expert-conseil et formateur

5- À votre agenda !
⇒ 9-12 septembre 2018. The Biosolids Cycle. The 9th Canadian Biosolids & Residuals Conference. Halifax. Halifax, ACWWA et NEBRA. Marc Hébert, expert-conseil et formateur, sera conférencier invité (keynote speaker). https://www.cbrc2018.org/

⇒ 19-21 septembre 2018. 28e Conférence nationale annuelle sur le recyclage des matières organiques. Conseil canadien du compost. Montréal. À noter : une visite de l’usine de biométhanisation de Saint-Hyacinthe est aussi prévue :
http://www.compost.org/pdf/2018_CCC_Programme_prelin_fran cais.pdf

⇒ 7-8 novembre 2018. Colloque sur la gestion des matières résiduelles 2018. Réseau Environnement et collaborateurs. StHyacinthe.
http://www.reseau-environnement.com/event/colloque-sur-lagestion-des-matieres-residuelles-2018/